
L'Espoir en Vrac: Un Vide-Grenier Spécial à Kulturnest
Hier, au petit matin, la poussière n’était pas encore retombée.
Les échos de la nuit, cette nuit de feu sur la banlieue sud de Beyrouth, flottaient encore dans l’air, lourds, persistants.
On aurait pu tout annuler. Et peut-être, rationnellement, aurait-il fallu le faire.
Mais nous avons ouvert les portes de Kulturnest.
Contre vents et marées. Contre le vertige intérieur.
Nous avons maintenu notre decluttering pop-up, ce garage sale artistique, ce rendez-vous modeste mais vibrant de celles et ceux qui trient, qui donnent, qui transforment, qui reprennent vie à travers des objets marqués, déplacés, chargés d’histoires.
Et vous êtes venu·es.
Certain·es avec l’angoisse logée dans la poitrine, d’autres avec une détermination tranquille.
Tous·tes avec cette même soif de lumière, de lien, d’un souffle à partager.
Parce qu’au fond, ce que nous faisons ici, à notre échelle, c’est dire non.
Non à la peur.
Non à l’effacement.
Non à l’idée que la guerre et les crises multiformes doivent tout figer.
C’est cela peut-être, être inébranlables.
Non pas par bravade.
Mais par nécessité.
Par instinct de vie.
Par refus de laisser la violence dicter nos calendriers, nos gestes, nos silences.
Est-ce une forme de folie?
Ou bien un acte de courage devenu réflexe, une sorte d’automatisme lucide appris dans ce pays où chaque matin est une tentative de recommencement?
On se le demande.
Et pourtant, on continue.
Hier, vous étiez là.
Et cela, déjà, est une réponse.
Une réponse belle, simple, profondément humaine.
Merci à celles et ceux qui sont venus, qui ont tenu, qui ont partagé, qui ont soutenu.
Merci à celles et ceux qui, sans le savoir, ont déposé un peu d’espoir sur une nappe, une table, un coin de vie.
Dre. Pamela Chrabieh
















